Symptôme - Pensées intrusives

Sauter de la voiture alors que vous roulez à pleine vitesse. Pincer très fort votre petite nièce. Donner des coups de pied à votre animal de compagnie. Faire l'amour avec votre grand-parent. Ce sont des pensées intrusives. Des pensées plutôt étranges et effrayantes que vous ne feriez jamais ou ne diriez même pas à haute voix, mais qui peuvent surgir dans votre tête.

Ce genre de pensées bizarres arrive à presque tout le monde de temps en temps. Environ trois quarts des personnes ayant des antécédents de psychose ont également connu des pensées intrusives.

Les pensées intrusives ne sont un problème que lorsqu'elles vous dérangent vraiment

Vous pouvez être très choqué par vos propres pensées et vous sentir embarrassé à cause d'elles. Mais en général, ce ne sont que des pensées fugaces qui vont et viennent. Elles ne vous dérangent pas vraiment. Le problème ne se pose que lorsque des pensées, des images ou des impulsions effrayantes ou bizarres reviennent sans cesse et que vous ne parvenez pas à les chasser de votre tête. Vous commencez à vous sentir de plus en plus coupable, sale ou effrayé. Vous pouvez essayer de supprimer la pensée, mais il a été prouvé que cela n'aide pas – ou même aggrave la situation.

Votre cerveau ne peut pas enregistrer le mot « pas »

Lorsque vous entendez un mot, le cerveau établit immédiatement toutes sortes de liens, de connexions et de sentiments. Le cerveau ne reconnaît pas le mot « pas » comme une négation. Un exemple bien connu est : ne pensez pas aux éléphants roses ! A quoi pensez-vous alors ? Exactement, à des éléphants roses... De la même manière, essayer de supprimer des pensées intrusives gênantes ne fait que les aggraver.

Pourquoi les gens ont-ils des pensées intrusives ?

Pourquoi les gens ont-ils des pensées étranges et pourquoi certains les ont-ils plus souvent que d'autres ? Les causes sont inconnues. Nous savons cependant que les personnes qui souffrent de ces pensées intrusives font tout ce qu'elles peuvent pour les éviter. Imaginez que vous preniez le train pour aller travailler tous les jours et que vous pensiez à sauter devant le train chaque fois qu'il s'approche. C'est assez effrayant lorsque cette pensée ne disparaît pas. Vous pouvez avoir peur de passer à l'acte un jour. Ou vous vous demandez si, au fond de vous, vous ne le désirez pas vraiment. Cela pourrait être une raison de prendre le bus à partir de maintenant pour « éviter » les pensées intrusives.

Qu'est-ce qui fonctionne contre les pensées intrusives ?

Tout d'abord, il est bon de savoir qu'il est tout à fait normal d'avoir des pensées intrusives de temps en temps. Tout le monde pense à un moment donné : que se passerait-il si je sautais, si je frappais ou étranglais quelqu'un ou si je criais dans une pièce silencieuse ? Les scientifiques pensent que vous pouvez considérer ces pensées comme des avertissements. Vous pensez à quelque chose que vous pourriez faire, mais que vous ne voulez pas faire, et votre cerveau imagine le tableau complet. Vous voyez les conséquences indésirables dans votre esprit et vous considérez cela comme un avertissement de ne pas le faire. C'est très utile en fait.

Comme essayer d'arrêter la pensée ne fonctionne pas, vous pouvez soit l'ignorer, soit l'amplifier considérablement. Si vos pensées intrusives vous dérangent vraiment, il est important d'en parler à une personne de confiance.

Si les pensées intrusives sont compulsives, vous empêchent de fonctionner normalement, si les pensées intrusives deviennent une obsession, discutez-en avec un soignant. Environ trois quarts des personnes atteintes de psychose ont ce genre de pensées. Une thérapie cognitivo-comportementale et éventuellement des médicaments peuvent vous aider à ramener les pensées intrusives à des proportions normales.


Prof. Dr Jim van Os est un psychiatre orienté vers le rétablissement et président de la division des neurosciences au Centre médical de l'Université d'Utrecht. Il est également professeur invité d'épidémiologie psychiatrique à l'Institut de psychiatrie de Londres.

Jim travaille à l'interface de la science « dure » du cerveau, de la recherche sur les services de santé, de l'art et des expériences subjectives des personnes ayant une « expérience vécue » des soins de santé mentale.

Jim a également des membres de sa famille atteints de psychose.

Depuis 2014, Jim figure sur la liste Thomson-Reuter Web of Science des « esprits scientifiques les plus influents de notre temps ». En 2014, il a publié son livre « Au-delà du DSM-V », et en 2016 le livre « Des soins de santé mentale de qualité ».

L'AFPL asbl tient à remercier le Prof. Dr Jim Van Os et la fondation PsychosisNet (Stichting PsychoseNet) » de nous avoir permis de traduire ce texte de l'anglais au français et de le publier sur notre site.

Vous pouvez consulter le texte original en anglais (psychosisnet.com) et en néerlandais (psychosenet.nl) respectivement. Ces sites publient également des informations complémentaires, par ex. sur les médicaments, des conseils pour les proches, des chats, des applications, des livres, des podcasts, des articles, etc. qui n'ont pas encore été traduits sur le site de l'AFPL.